Le désir d’apprendre, une note de lecture sur l’ouvrage d’Étienne Bourgeois

Bernadette Charlier, dans la Revue « Distances et médiations des savoirs » propose une note de lecture sur l’ouvrage d’Étienne Bourgeois : « Le désir d’apprendre ».

Bernadette Charlier, « Le désir d’apprendre, une note de lecture sur l’ouvrage d’Étienne Bourgeois », Distances et médiations des savoirs [En ligne], 27 | 2019, mis en ligne le 13 octobre 2019, consulté le 28 octobre 2019. URL : http://journals.openedition.org/dms/4110

Extrait

Étienne Bourgeois, Professeur honoraire de l’Université de Genève et Professeur à l’Université Catholique de Louvain, propose dans son dernier ouvrage Le désir d’apprendre (Presses Universitaires de France, 2018) une finalité pour la formation des adultes : la subjectivation. Au-delà de faire apprendre, le but des formatrices et formateurs et des dispositifs de formation n’est-il pas de faire en sorte que les apprenants deviennent sujets ? « Un sujet inscrit dans une culture et une histoire, qui se construit dans sa relation à autrui et qui est capable de désirer, penser parler et agir en « je » dans le monde ». Sans tomber dans une vision naïve de l’adulte autosuffisant ou au contraire entièrement déterminé, l’auteur donne des clés pour comprendre ce processus complexe et réhabilite le rôle de la transmission.

L’ouvrage offre un cadre théorique interdisciplinaire, présente des cas concrets et ouvre des pistes aux formatrices et formateurs pour assumer leur « impossible » tâche.

 

Présentation de l’ouvrage

La finalité de la formation ne devrait pas tant être de « faire apprendre » que de donner à la personne qui apprend les moyens de s’approprier les savoirs afin de devenir sujet : un sujet inscrit dans une culture et une histoire, qui se construit dans sa relation à autrui et qui est capable de désirer, penser, parler et agir en « je » dans le monde. Si former à faire apprendre n’est déjà pas une mince affaire, que dire alors de former dans la perspective de faire de l’apprenant un sujet ? Comment éviter l’asservissement de l’apprenant aux attentes du maître, de la société et de la sphère économique ? Et à l’inverse, comment émanciper celui qui apprend sans pour autant le considérer comme un sujet autosuffisant et autodéterminé, ni renoncer à l’idée même de transmission ? Ces questions échappent encore largement aux manuels de pédagogie. Dans une perspective interdisciplinaire, en s’appuyant sur de nombreux exemples tirés de la formation des adultes, cet ouvrage offre aux formateurs, éducateurs et enseignants des clés pour mieux comprendre par quel processus et à quelles conditions l’apprentissage peut mener à la subjectivation. Il propose également des pistes d’action concrètes pour relever ce défi.