Des stratégies pédagogiques pour améliorer l’attention, la mémorisation, la compréhension et l »implication

Le site https://sciencescoetpedago.wordpress.com propose un article intéressant identifiant 15 stratégies pédagogiques essentielles et facilement applicables. Issues des recherches et travaux en sciences cognitives, elles permettent de guider l’enseignant dans la conception et l’animation d’une séance.

Ces pistes sont structurées en 4 catégories

  • améliorer l’attention
  • aider à mémoriser
  • faciliter la compréhension
  • impliquer les élèves

 

 

Pour améliorer l’attention des élèves

  • Expliquer aux élèves ce qu’est l’attention (« un ensemble de mécanismes par lesquels notre cerveau sélectionne une information, l’amplifie, la canalise et l’approfondit »), ce qui la distrait (tensions, émotions, distractions internes et externes) et comment la canaliser pour mieux suivre et mieux comprendre un cours.
  • Mettre au calme les élèves (exercices issus des techniques de yoga pour apprendre à mieux respirer, à aider l’élève à se recentrer sur son corps/ses émotions et l’aider à trouver les ressources pour s’apaiser). A pratiquer en début de séance par exemple.
  • Présenter son cours selon une double modalité visuelle et auditive ce qui augmente l’impact de l’information transmise et améliore l’attention de l’élève sur la cible définie par l’enseignant. Projeter par exemple un schéma à l’aide du vidéo projecteur et l’expliquer oralement.
  • Apprendre aux élèves à découper une tâche selon le modèle PIM de JP Lachaux (Perception de ce qui est important à regarder, écouter ou faire; l’Intention c’est comprendre pourquoi réaliser cette tâche, la Manière d’agir c’est savoir comment procéder pour effectuer le travail)

Pour aider les élèves à mémoriser

  • Tester et interroger les élèves le plus souvent possible de façon individuelle ou collective, à l’aide des outils numériques (Plickers, Kahoot) ou simplement à l’oral ou sur papier. Mémoriser ce n’est pas faire rentrer de l’information mais c’est surtout la faire ressortir de son cerveau, donc s’interroger.
  • Faire rédiger des fiches de mémorisation à la fin d’une séance. C’est un tableau vierge à double colonne dans lequel les élèves rédigent des questions sur les notions abordées (colonne de gauche) et les réponses (colonne de droite). Une fois complété, les élèves peuvent ainsi s’interroger en binôme en vue d’une révision pour l’évaluation.
  • Suivre un planning de réactivation des notions qui permet de lutter contre l’oubli des séances précédentes et qui accroit la mémorisation à long terme (consolidation des notions). Ce document est un planning qui découpe l’année en semaine ou en période, permettant de planifier des révisions de chaque séance a minima 2 fois dans l’année.
  • Élaborer des fiches de questions/réponses (flashcards) pour chaque cours, avec d’un côté une question, de l’autre la réponse. On peut aussi utiliser des applications numériques comme Quizlet, Quizizz ou Anki. Si plusieurs enseignants sont concernés par la démarche, on peut mélanger les cartes quelque soit la matière et poser à chaque début de cours une question piochée au hasard.

Pour faciliter la compréhension des leçons

  • Vérifier les pré requis à chaque début de séance présente le double avantage de revoir les notions abordées lors de la séance précédente, et de vérifier si les élèves sont en capacité de comprendre la nouvelle leçon.
  • Rédiger des consignes de travail en s’appuyant sur la taxonomie de Bloom révisée en 2001 pour aider les élèves dans l’acquisition de nouvelles connaissances/compétences. Selon le niveau des élèves, et l’objectif visé dans la leçon, on respectera une logique progressive dans la rédaction des consignes (d’abord mémoriser, ensuite comprendre, appliquer, analyser, évaluer et en dernier créer).
  • Améliorer le vocabulaire des élèves permet d’accroître la compréhension des leçons et des notions. La pensée s’exprime par des mots. Comprendre une leçon, c’est savoir l’expliquer en utilisant précisément des mots qui formulent un sens et donnent une information à autrui.
  • Construire des cartes mentales qui font apparaitre les différents liens entre les termes et notions. Une carte mentale met en évidence les liens logiques entre les nombreux éléments d’un ensemble. A réaliser en individuel (préférable) ou en groupe, sur papier ou outil numérique. En plus d’être un outil facilitant la compréhension, c’est également un outil de mémorisation (voire d’évaluation).

 

Pour impliquer activement les élèves

  • Rendre les élèves acteurs de leur apprentissage en privilégiant dès que c’est possible le recours à des recherches sur un thème, des exposés à présenter, des infographies à réaliser, des projets à monter, … Le moteur de toutes ces activités est la motivation à répondre à une question qui éveille la curiosité de l’élève (=moteur de l’engagement actif)
  • Privilégier des formats de classe qui encourage le travail collaboratif (classe flexible, classe mutuelle, travail en ilots bonifiés). L’idée commune à toutes ces configurations est de faciliter le travail collaboratif par l’aménagement spatial et matériel de la classe, mais aussi par l’utilisation de techniques d’animation qui placent l’enseignant à côté de ses élèves (et plus en face).
  • Faire classe en renversant le rapport enseignant-élève (classe renversée). Dans le cadre défini par l’enseignant, les étudiants de la classe renversée construisent en groupe les différentes séquences du cours, puis les présentent au reste de la classe, et peuvent même construire les évaluations. C’est un levier puissant d’apprentissage actif.