L’école a vécu et vit encore une période inédite. En France, la décision de fermer les établissements scolaires a été brutale. Aucune anticipation, aucun temps laissé aux équipes pour s’organiser, se coordonner avec les élèves et leurs parents, se former aux outils numériques, récupérer des équipements adaptés ! Cette brusque fermeture annoncée le jeudi 12 mars au soir, accompagnée de l’injonction d’assurer, dès le lundi 16 mars, la « continuité pédagogique », dans un climat sanitaire anxiogène, a ébranlé nombre d’enseignants, d’élèves et de parents pas ou peu préparés à un travail en distanciel.
Cette période a également mis en exergue les inégalités scolaires et sociales et nombre de dysfonctionnements de notre système.
Dans un tel contexte, l’équipe de rédaction a souhaité :
– donner la parole aux acteurs et praticiens de l’éducation, à des chercheurs, des sociologues, des pédagogues, des historiens… de France et d’ailleurs pour réfléchir autour des faiblesses mais aussi des forces de notre système d’éducation et proposer des chemins d’évolution.
– montrer qu’il est possible et bénéfique de coopérer à distance.
Les rubriques « Autour du monde » et « Penser l’Ecole avec » répondent à ce premier souhait. Le dossier, au second. A travers les différents vécus recueillis, il démontre que la coopération est essentielle en distanciel et met en évidence trois faits significatifs :
- pour qu’un apprentissage à distance soit profitable et efficace, les élèves doivent avoir préalablement construit des aptitudes de travail en autonomie et en coopération.
- Ces habitudes de coopération et de travail en autonomie perdurent en distanciel si l’enseignant les entretient et les favorise.
- Si l’on ne veut pas perdre des élèves et renforcer les inégalités, l’apprentissage à la maison ne peut se généraliser et doit rester limité dans le temps.
Consultez le numéro en ligne